LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE L’APCMA POINT N°5 : REPRESENTATION SYNDICALE

LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE L’APCMA

POINT N°5 : REPRESENTATION SYNDICALE

 


Monsieur le président de l’APCMA

En 2012, au niveau national, un groupe de travail a été créé afin de revoir l’annexe VIII, notamment l’article 12 et rectifier les problèmes d’interprétation de cette réécriture pour le moins contestable. A l’unanimité les membres siégeant en CPN 56, ont trouvé un accord sur un nouveau texte, mais nous attendons toujours son passage en CPN 52 afin qu’il puisse entrer en vigueur.

En effet en décembre 2014, vos prédécesseurs ont quitté la CPN 52 et pris la responsabilité de rompre le dialogue social en évitant soigneusement d’adopter l’annexe VIII sur les droits syndicaux qu’ils avaient voté en CPN 56.

Au niveau régional et local, la réforme du réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat de 2010 a renforcé de manière importante le niveau régional.

Ainsi, la légitimité accrue des élus avec des missions pérennes a été consolidée. Chaque section, chaque établissement, dispose aujourd’hui d’un pouvoir décisionnel au sein du nouveau périmètre géographique, sans pour autant permettre à la représentation syndicale d’être au plus près du pouvoir décisionnel.

Toutefois, si la Région est devenue le centre névralgique du pouvoir décisionnel, tant dans les CMAR que dans les CRMA, le grand absent de cette réforme se situe donc bien au niveau de la représentation syndicale. Point de représentants régionaux statutaires, point de droits nouveaux pour les représentants des personnels afin qu’ils puissent exercer leurs missions dans l’ensemble du réseau reconstitué.

Certes, la représentation locale existe et ne doit pas être retirée, toutefois bon nombre de décisions échappent aujourd’hui au pouvoir local et dépendent des instances régionales.

Si tout a été mis en place pour permettre aux élus employeurs des différents établissements du réseau de siéger au niveau régional par la multiplicité de ceux-ci, à l’inverse la représentation syndicale ne dispose pas de droits nouveaux et pas de représentants supplémentaires au niveau régional; elle doit exercer ses missions au plus loin du pouvoir décisionnel.

Adapter le statut des personnels au regard de la réforme du réseau implique également que soient revues les dispositions statutaires en matière de représentation syndicale.

PROPOSITIONS DU SNCA-CGT

  • Validation au plus vite des textes ayant trouvés consensus en CPN56.
  • Révision de l’annexe VIII du statut afin de prendre en compte l’organisation régionale de nos établissements.
  • « Création » de représentants syndicaux régionaux.

Monsieur le président

que comptez-vous faire pour doter le réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat

d’un statut du personnel digne de ce nom?




Election des très petites entreprises: Dernière ligne droite

 

 

A ce jour, 180 589 salariés, pour 4 502 621 électeurs inscrits, des Très Petites Entreprises (TPE) se sont exprimés par un vote électronique ou par correspondance.

Ce taux de participation nous demande de redoubler d’efforts pour nous adresser aux salariés des TPE d’autant qu’il nous reste jusqu’au 13 janvier pour les votes Internet et jusqu’au 16 janvier pour les votes par correspondance. Toute la CGT doit se mobiliser pour faire de ce vote une réussite. Outre le fait de gagner un rapport de force en faveur des salariés, ces élections vont permettre la mise en place de commissions paritaires régionales ; elles seront l’amorce de leurs instances de représentation pour toutes et tous les salariés du secteur.

Elles contribueront à désigner les conseillers des prud’hommes. Elles participeront à établir notre représentativité, si importante pour pouvoir négocier les conventions collectives remises en cause par la récente « loi Travail », mais aussi à peser dans toutes négociations. Ces élections sont notre affaire, elles nous concernent toutes et tous, syndiqués CGT, des TPE, des grandes entreprises, de la fonction publique, comme des retraités.

Les salariés des TPE sont avec nous tous les jours, à la boulangerie, chez le médecin, à la pharmacie, la petite association, l’assistante maternelle et bien d’autres. Ils sont nos voisins, nous les rencontrons aussi dans nos familles. Après avoir distribué des millions de flyers, collé des centaines de milliers d’affiches, publié des millions d’encarts publicitaires, engagé du porte-à-porte, partagé des messages sur les réseaux sociaux… nous devons mettre toutes nos énergies auprès des salariés des TPE pour concrétiser le vote et la syndicalisation CGT.

Alors on y va, toutes et tous.

Montreuil, le 6 janvier 2017.




L’homme qui conjuguait le verbe résister à tous les temps

L’HOMME QUI CONJUGUAIT LE VERBE RESISTER A TOUS LES TEMPS

 

Vu dans l’Humanité
Georges Séguy, disparu au cœur de l’été, est l’une des figures les plus marquantes de l’histoire du syndicalisme. Secrétaire général de la CGT de 1967 à 1982, son nom est intimement lié au mouvement de Mai 1968, qui a été après le Front populaire et les lendemains de la Libération, le dernier des grands rendez-vous historiques du monde du travail avec des conquêtes ouvrières majeures.

La notion de résistance caractérise le mieux un parcours de vie guidé par des engagements progressistes, jalonné de combats et d’épreuves endurés avec un courage qui n’attendit pas, pour se révéler, le nombre des années.

 

Résistant à 15 ans, déporté à 17 ans

 

Militant de la jeunesse communiste en pleine clandestinité, résistant à 15 ans, déporté à 17 ans, dirigeant de la CGT et du PCF, animateur, dans les années 1980, du combat pacifiste avec l’Appel des 100, Séguy fonda l’Institut d’histoire sociale, et fut un passeur de la mémoire résistante auprès des plus jeunes générations. « Sachons conjuguer le verbe résister à tous les temps », plaidait-il au soir de sa vie, en conclusion de son dernier livre. Cette volonté farouche de résister, jusque dans l’univers concentrationnaire, a rapproché des hommes bien éloignés au départ, comme le montre le témoignage du résistant gaulliste Jean Monin, frère de déportation de Georges Séguy à Mauthausen.

 

La parole de Georges Séguy parcourt les pages, extraites de discours importants (congrès de Grenoble 1978), de Lille 1982), ou issues d’entretiens avec l’Humanité. Ainsi, interviewé pour le 30e anniversaire de Mai 68, Georges Séguy se livre à une analyse profonde des causes de ce printemps qui ébranla la société

« Des revendications déposées depuis dix, quinze ans dans les ministères ou dans les bureaux du CNPF, réputées impossibles à satisfaire, ont été résolues en quelques heures de négociations à Grenelle, sous la pression de 10 millions de grévistes. »

 

Georges Séguy évoque le surgissement d’une volonté de changement des mentalités, d’abord sous la forme de libération de la parole. « Mai 1968 a constitué le grand tournant d’une évolution qui a continué par la suite de produire des effets positifs, progressistes, émancipateurs. » Il poursuivait « Si le mouvement n’a pas abouti à une transformation de la société, il a laissé subsister une flamme qui, en certaines circonstances, s’est rallumée fortement en 1995 avec la reprise de l’idée du « tous ensemble. »

Une pensée qui parle aux progressistes d’aujourd’hui comme d’hier

 

Jean Paul Piérot