Du nouveau pour le statut des Chambres de Métiers et de l’Artisanat

Le JORF du 28 octobre 2022 ( Avis JORF ) introduit officiellement au statut des CMA un certain nombre de décisions prises lors de la réunion de la commission paritaire nationale instituée par la loi n° 52-1311 du 10 décembre 1952 (CPN 52) du 24 octobre 2022.

Au-delà de l’augmentation de la valeur du point d’indice qui,  après 12 ans de gel, est portée de 5.21€ à 5.40€,

quoi de nouveau dans statut des CMA?

Modification des grilles indiciaires avec la détermination d’un nouvel indice minimum

a)  l’indice minimum est porté à 325 points au lieu de 308 points ; soit un salaire de base de 1755€ au lieu de 1663.20€ brut. Pour rappel le salaire de base d’un agent·e est calculé en multipliant la valeur du point par le nombre de points correspondant au Niveau, Classe et Échelon de l’agent·e.

Pour garder une cohérence, les grilles suivantes ont été recalculées :

− Employé niveau 2 classe 1

− Employé niveau 2 classe 2

− Employé niveau 3 classe 1

− Technicien niveau 1 classe 1

− Technicien niveau 1 classe 2

− Technicien niveau 2 classe 1.

b)  La durée de 4 ans prévue à l’échelon 7 est portée à 2 ans pour l’ensemble des grilles indiciaires.

L’analyse du SNCA-CGT : Il est prévu au statut du personnel des CMA que l’indice minimum doit être adapté, afin de permettre de servir aux agent·e·s des CMA une rémunération au moins égale à la valeur du SMIC.  Les partenaires sociaux ont été obligés de le revoir à plusieurs reprises.  Les niveaux des salaires dans le réseau sont extrêmement bas et les hausses du smic en cette période d’inflation sans précédent ont contraint, une fois de plus, les employeurs à revoir à la hausse cet indice. Pour autant, les grilles des catégories autres que « Employé » et « Technicien » n’ont pas été adaptées à cette nouvelle donne. La seule concession du collège « Employeur » s’est portée sur le niveau 7 qui voit sa durée de présence portée à 2 ans au lieu de 4 ans pour l’ensemble des grilles. C’est encore un cautère de plus sur la jambe de bois…  A force de rafistoler les grilles indiciaires, on observe un écrasement de ces grilles, une perte de cohérence entre les niveaux de compétence et d’expérience et une incompréhension dans le déroulement de la carrière des agent·e·s. Cela devient illisible… !

Tout le monde s’accorde pour dire que les grilles de rémunération des personnels sont à bout de souffle. Les patrons ont fait une promesse aux représenant·e·s des salarié·e·s en 2021 et 2022 :  les salaires et le déroulement des carrières des agent·e·s vont être repensés.  D’après nos dernières informations tout pourrait être remis en cause ! À croire que les promesses patronales sont comme les vagues, elles naissent aussi vite qu’elles disparaissent ! Ce qui est certain, c’est que les personnels des CMA vont, pour la treizième consécutive, perdre du pouvoir d’achat.

Rupture conventionnelle

Le statut introduit le dispositif de rupture conventionnelle. La rupture conventionnelle permet à l’employeur et à l’agent·e de convenir d’un commun accord des conditions de la rupture du contrat de travail qui les lie.

L’analyse du SNCA-CGT :  La rupture conventionnelle est un dispositif plébiscité par les services RH des CMA mais aussi par certain·e·s agent·e·s des CMA qui voit là un bon moyen de quitter rapidement le réseau sans avoir besoin de démissionner notamment dans un contexte de crise et d’éviter de rester bloquer dans une situation qui perdure. Elle permet aussi d’obtenir une indemnité spécifique de rupture conventionnelle, l’attestation PÔLE EMPLOI et de percevoir des allocations chômage (attention, un différé sera appliqué par le PÔLE EMPLOI).

Légalement, la rupture conventionnelle ne peut pas être imposée par l’une ou l’autre des 2 parties. On voit mal comment un·e agent·e peut imposer quoi que ce soit à sa hiérarchie, en revanche, les moyens de pression ne manquent pas par le biais du devoir de subordination pour faire pression sur la personne pour qu’elle parte ! Et d’un point de vue pratique, cette rupture peut permettre à l’établissement d’éviter un licenciement et une contestation de l’agent·e.

En résumé, ce mode de rupture vise souvent à éteindre un litige entre un·e salarié·e et son employeur. Les protagonistes sont souvent convaincus naïvement que ce mode de rupture est exempt de danger. Contrairement à ce que l’on peut penser, la rupture conventionnelle n’est pas un mode de rupture sécurisé. Elle doit être organisée avec la plus grande prudence par l’employeur et doit être demandée par le, la salarié·e·s après une longue réflexion. De plus l’agent·e est tenu·e de rembourser les sommes perçues s’il, elle est de nouveau recruté·e au sein du réseau dans les 4 ans suivant la rupture conventionnelle.

Enfin, introduire ce dispositif au statut peut favoriser les abus liés au devoir de subordination, dont on connaît les effets pervers (Il y a de nombreux cas déjà dans le privé). Cette possibilité pour les Directions de pousser un·e agent·e à mettre un terme à sa carrière accentuera les sources de RPS chez les personnels déjà largement exposés. Le danger principal serait que ce dispositif qui initialement est de rompre le contrat de travail à l’amiable dans un contexte de relation de travail apaisée soit dévoyé.

Introduction au statut d’une NAO (négociation annuelle obligatoire)

Chaque année, une réunion de la CPN 56 au cours du 1er semestre sera consacrée à des négociations obligatoires entre les deux collèges dans le domaine de la rémunération et des avantages sociaux. »

L’analyse du SNCA-CGT :  Qu’est-ce que cela va changer pour les personnels ? pas grand-chose. Une instance qui permet la négociation sur les salaires existe déjà ; c’est la CPN56. La différence c’est que cette réunion sera consacrée uniquement à des négociations obligatoires sur le volet des rémunérations et des avantages sociaux. La NAO est une proposition à l’initiative d’une organisation syndicale qui prône la cogestion avec les employeurs. Et là encore, on laisse penser qu’un grand pas en avant a été fait pour les salaires. Le SNCA-CGT attend de voir ce que donnera la première NAO…

La création d’une prime d’objectif

Le statut introduit le versement d’une prime conditionnée à l’atteinte d’objectifs chiffrés. Cette prime n’est pas soumise aux conditions de l’article 25-I qui limite l’ensemble des primes à 1% de la masse salariale brute et si la situation budgétaire le permet.

L’analyse du SNCA-CGT : La part des primes et des indemnités dans la rémunération des agent·e·s s’accroît et modifie profondément la structure de la rémunération. Pour la CGT, l’établissement de primes conditionnées à l’atteinte d’objectifs chiffrés est contraire à l’intérêt général du personnel des CMA. L’individualisation des salaires n’est pas une solution équitable.

Ces primes ne peuvent s’appliquer pour la majorité des personnels. En effet pour la plupart des agent·e·s, les missions ne sont pas quantifiables et donc pas mesurables en termes de résultat. Ces primes ne feront qu’amplifier la perte du sens de service public et renforçant la compétition et la désunion au sein des équipes. 

En sortant ces primes du cadre des 1% de la masse salariale brute, c’est une part non négligeable des ressources financières des chambres qui seront mobilisées pour ces rémunérations, et qui ne seront mécaniquement plus disponibles pour permettre d’accroître les salaires de l’ensemble des agent·e·s.

Tant que les rémunérations seront au niveau de ce que l’on connaît, ces nouvelles primes ne favoriseront pas une saine émulation parmi les services. Au contraire, elles entraîneront des conséquences désastreuses qui découleront d’une pression quotidienne toujours accrue sur les conditions de travail, sur le travail collectif, sur les missions, sur le devenir des métiers…

La mise en place d’une indemnité de mission

Cette indemnité permettra de valoriser un·e agent·e qui accepte une activité qui ne figure pas dans les activités décrites dans la fiche de son emploi type.

L’analyse du SNCA-CGT :  Cette indemnité, sur le papier, semble une bonne chose. Les organisations syndicales ont pu obtenir que l’accord écrit de l’agent soit un préalable à l’ajout d’une activité complémentaire ne figurant pas à la fiche emploi type du statut. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt…  Les Directions ne respectent déjà pas les règles statutaires. Nombreux sont les salarié·e·s qui ne sont pas réévalué·e·s lorsqu’ils, elles réalisent des activités complémentaires inscrites au statut et qui devraient leur permettre d’obtenir une classification supérieure. De plus les CMAR sont, pour la plupart, en incapacité de fournir pour chaque agent·e une fiche de poste en adéquation avec les activités réellement réalisées et la fiche emploi type statutaire. Les président·e·s ont mis en place la régionalisation à marche forcée, mais force est de constater que le réseau n’a pas les moyens de ses ambitions et pour y pallier CMA France colmate les brèches avec des greffes statutaires successives.

Une Indemnité de remplacement

Cette indemnité permet de rémunérer l’effort d’un agent·e qui, après son accord écrit préalable annexé à sa fiche de poste, remplacerait totalement ou partiellement un·e autre de ses collègues sur un poste dont la rémunération est supérieure à celle de son emploi.

L’analyse du SNCA-CGT :  ce qui coince ici c’est la période qui permet d’obtenir une indemnité de remplacement. En effet, pour que l’agent·e puisse prétendre à cette indemnité, il faut que le remplacement soit effectif sur une durée de plus de deux mois consécutifs. Ce critère est, pour le SNCA-CGT, beaucoup trop restrictif.

Modification pour la prime de précarité

L’objectif de cette mesure est de se caler sur une disposition applicable aux autres agent·e·s publics et de prévenir le recours aux contrats courts dans le réseau.

L’analyse du SNCA-CGT : Actuellement l’article 7 de l’annexe XIV ne prévoit cette prime que pour les CDD de six mois. La parution du décret n° 2020-1296 du 23 octobre 2020 relatif à l’indemnité de fin de contrat dans la fonction publique prévoit le versement d’une prime de précarité pour les CDD dont la durée du contrat, renouvellement compris, est inférieure ou égale à un an, en plafonnant, comme dans le décret, aux rémunérations inférieures à deux fois le SMIC. Il semblait logique que le réseau s’aligne sur cette durée pour diminuer la précarité dans les chambres de métiers.

Protection des élu·e·s étendue aux membres de la CPL

La protection des élu·es siégeant aux commissions paritaires locales des CMA est instaurée dans le statut.

L’analyse du SNCA-CGT :  C’était une demande du « collège salarié ». Lors de la CPN 52 du 1er mars 2022, la représentante du ministre avait donné un avis favorable à la protection des élu·e·s siégeant aux commissions paritaires locales des CMA. Cette disposition sécurise le mandat des élu·e·s « du collège salarié » des CPL ; elle leur accorde les mêmes protections que les délégué·e·s  syndicaux·ales.

Télécharger ici le     Statut CMA – Octobre 2022




BLANCHES COLOMBES ET VILAINS MESSIEURS

Bien souvent, à côtoyer le personnel politique patronal du réseau des Chambres de Métiers, on est témoin de sa constante obstination à demander aux agents une rigueur, un dévouement sans faille, un sens du sacrifice sans pareil pour sauver leurs établissements. Ce qu’ils font depuis plus de 12 ans de gel de point d’indice. 

On pourrait attendre, de la part de ces élus, une exemplarité qui galvaniserait les troupes et leur insufflerait une confiance inaltérable dans la droiture de leurs dirigeants.

On peut toujours rêver.

 

En effet, si on dresse une petite liste rapide des turpitudes de nos vaillants élus  (et sur les seules dernières années) on obtient ceci :

  • En 2009, Noël Tourneux, le président de la chambre de métiers et de l’artisanat de l’Essonne depuis 2005 a été condamné par le tribunal d’Evry, à 6 000 euros d’amende pour « prise illégale d’intérêts » (source Le Parisien)_
  • En 2012, Ludovic Julien, directeur de la Chambre de métiers d’Eure-et-Loir est déclaré coupable par le tribunal de détournements de fonds. Il est maintenu en place par le président de la CMA. (Source L’écho Républicain)_
  • En 2016, Poursuivi pour détournement de fonds publics, le directeur de la Chambre des métiers et de l’artisanat des Vosges, Lionel Jeanmougin, a été condamné à six mois de prison avec sursis et 20 000 euros d’amende. Le président de la Chambre lui, a été condamné à 5 000 euros d’amende pour complicité. (Source Vosges Matin)
  • En 2019, le président de la Chambre des métiers et de l’artisanat de l’Isère Georges Burba a été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour prise illégale d’intérêt. (source Le Dauphiné Libéré)_
  • En 2021, Michel Chamouton, président de la délégation du Jura pour la chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) a été condamné par le tribunal de police à une amende de 500 euros pour violence. Le préfet de Région l’a suspendu de ses fonctions pour une durée de 9 mois. (Source Le Progrès)
  • En 2022, le plus « capé » d’entre tous, Alain GRISET, président de l.APCM, ancien ministre poussé à la démission, est condamné à un an de prison avec sursis pour abus de confiance, (source 20 minutes)
  • Le président de la chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) des Côtes-d’Armor et de Bretagne. Louis Noël, 67 ans, est visé par deux plaintes, déposées par une cadre et une ancienne salariée de la CMA 22, pour des faits de harcèlement sexuel. Le parquet de Saint-Brieuc a ouvert à la mi-décembre, une enquête préliminaire confiée à la police judiciaire. (Source Ouest France)
  • Le président des chambres de métiers et de l’artisanat (CMA) du Loiret Gérard Gautier, épinglé par l’URSSAF pour salariat déguisé dans sa CMA. Voir notre article

Si on rajoute à cette liste (non exhaustive) le montage vulgaire et sexiste posté sur Facebook (source L’Humanité)  par Gérard Bobier, trésorier de CMA France, chef de file autoproclamé du dialogue social dans notre réseau et président de la Chambre des métiers et de l’artisanat (CMA) d’Indre-et-Loire, on ne peut que s’interroger, sans aucune généralisation bien sur, sur la probité et les qualités morales de certains élus de notre réseau Consulaire.

Les artisans, pas plus que les agents, ne méritent pas cela. Mais peut être que la faible participation (pour ne pas dire ridicule) des entreprises artisanales aux élections consulaires explique la faiblesse morale de certains élus.  

À ce propos, il est à noter que, fidèles à leur principe « exige des autres ce que tu n’appliques pas à toi-même », les présidents se contentent, pour valider l’élection de leurs élus en Chambre de Métiers, d’une participation ridicule (5%) alors qu’ils exigent pour les représentants des agents, un minimum de 50 %.

Ils ont le sens pratique nos présidents !

On le voit bien, nos dirigeants, qui reprochent à la CGT de n’être qu’une bande de vilains messieurs, ne sont pas tous de blanches colombes…

 

 




Congrès de Bordeaux du SNCA-CGT

Les congressistes

 

Le 4ème congrès du SNCA-CGT s’est déroulé les 14, 15, 16 et 17 novembre 2022 à Bordeaux. Ce fut un moment essentiel puisqu’il a permis de dresser le bilan de 4 années de mandature, de proposer de nouvelles orientations et de choisir les femmes et les hommes qui auront en charge de diriger le SNCA-CGT et de mener la politique générale qui a été déterminée.

Au cours de ces quatre jours les congressistes ont pu s’exprimer lors de débats soutenus et enrichissants.

Un congrès sous émotion

Un hommage particulier a été rendu à Paul Vannier (secrétaire national à l’organisation) qui malheureusement est décédé en juillet 2022, à l’âge de 60 ans. Il portait fièrement les valeurs de la CGT et luttait quotidiennement avec ténacité pour la défense des droits et contre l’injustice tant sur le plan national que localement au sein de la Chambre de Métiers de la Région Bretagne ; c’était un homme de conviction, une personnalité attachante et sensible.

Un congrès qui entérine le nouveau visage du SNCA-CGT et la révision de ses statuts.

Ce 4ème congrès était important pour l’avenir du syndicat puisqu’un choix déterminant a été soumis aux délégué·e·s, sur l’avenir du champ des CFA de droit privé : le rattachement des syndiqué·e·s de droit privé (CFA associatif) au SNPEFP (Syndicat National des Personnels de l’Enseignement et de la Formation Privés).

A l’origine le SNCA-CGT était composé de deux champs professionnels, celui des CFA associatifs (droit privé) et celui des chambres de métiers et de l’artisanat (droit public).

La résolution de scission proposée et qui a été validée à l’unanimité est le fruit d’une réflexion de fond.

En effet, La loi sur « la liberté de choisir son avenir professionnel » de septembre 2018 a modifié le champ d’application des différentes organisations syndicales au sein de la CGT. Le paritarisme, calculé sur les cotisations des employeurs·euses versées lors de leur adhésion, est reversé au SNPEFP. Les adhérent·e·s du SNCA relevant du droit privé et du SNPEFP sont donc sur le même champ d’activité et à terme, les salarié·e·s de CFA de droit privé devaient être rattaché·e·s à l’une ou l’autre des conventions collectives nationales dépendant du champ du SNPEFP. Cette décision vise aussi une meilleure représentativité et une meilleure défense des droits des salarié·e·s des CFA de droit privé.

Par effet induit, le rattachement du champ professionnel des CFA de droit privé réoriente la politique d’orientation du SNCA-CGT, ses activités, son organisation structurelle et a une incidence sur ses ressources financières.

C’est dans le cadre de cette séparation, qu’en marge du congrès du SNCA-CGT, le SNPEFP a tenu un congrès extraordinaire sur le lieu même du congrès du SNCA-CGT pour préparer et mettre en place les modalités nécessaires au transfert des salarié·e·s des CFA de droit privé dans leur champ.

Cette nouvelle orientation s’accompagne aussi d’une modification des statuts du SNCA-CGT. Le périmètre d’activité du syndicat étant désormais restreint à un seul champ professionnel, un certain nombre d’articles des statuts du syndicat ont dû être révisés dans ce sens. 

Autre modification statutaire importante : les sections syndicales n’ayant pas de personnalité juridique et n’étant pas financièrement indépendantes le rattachement des comptes des sections au national est nécessaire. De plus, pour des questions législatives en matière de règles comptables, le risque de la perte de représentativité du syndicat oblige à supprimer la possibilité de reversement aux sections de la quote-part de 15% des cotisations. Le congrès a donc dû modifier l’article 28 relatif aux finances du syndicat.

Un congrès de débats et d’échanges pour une orientation volontairement offensive.

La nature des échanges pendant le congrès a permis aux représentants de valider le rapport d’activité, le rapport financier de la mandature précédente. Les délégué·e·s ont aussi validé les nouvelles orientations du syndicat pour les trois années à venir :

Préserver le service public dans le réseau.

Compte tenu de la transformation du réseau des chambres de métiers, des différentes mesures de la réforme de la formation professionnelle, de l’apprentissage, de la loi PACTE (plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises) et de la volonté de mise en place d’un nouveau modèle économique, les représentant·e·s des syndiqué·e·s ont acté un renforcement des actions du SNCA-CGT pour préserver le service public dans le réseau.

Cela passera par la mise en œuvre de moyens pour s’opposer à la culture du résultat économique et limiter les effets négatifs des lois « PACTE » et « Liberté de choisir son avenir professionnel », notamment en combattant les éventuelles suppressions d’emploi.

Améliorer le pouvoir d’achat et les carrières des personnels et dénoncer les inégalités entre agents.

Les délégué·e·s ont acté le trop faible niveau des salaires dans le réseau des CMA.  Après 12 années de gel de la valeur du point d’indice, une augmentation de 3.64% a été, enfin, obtenue. Pour autant les salaires sont de 13 à 20% sous le marché.  Au regard de cette situation conjuguée à la crise économique, sociale et géopolitique actuelle, les congressistes ont jugé la situation insupportable pour les personnels des CMA.  C’est à l’unanimité, qu’ils, elles ont validé le renforcement des actions du SNCA-CGT pour obtenir des rémunérations à la hauteur des aspirations des salarié·e·s. et correspondant aux ambitions affichées par le réseau des CMA.

Défendre le statut de professeur.e et donner aux formateurs·rices un véritable statut national.

Le nouveau modèle économique voulu par CMA France passera aussi par la modification du statut d’enseignant.e. La marchandisation de la formation s’est invitée dans le paysage de formation des CMA et les établissements sont à la recherche de nouvelles ressources économiques. Les artisans demandent aux centres de formation d’adapter le cycle de formation à celui de l’entreprise.

Les CMA proposent donc, lors des négociations régionales avec les syndicats, l’ouverture tout au long de l’année et d’axer la modularisation de la formation au rythme de l’entreprise.

Étant donné le contexte actuel, le SNCA-CGT agira pour protéger le statut des professeur·e·s. et visera à obtenir un encadrement des activités des formateurs·trices.

Renforcer les moyens et prérogatives des CPL

Depuis la régionalisation, le périmètre de l’activité des représentant·e·s du personnel en commission paritaire locale (CPL) a été modifié.  Les moyens octroyés et définis dans le statut des personnels ne sont pas dimensionnés à la stature des chambres de métiers de l’artisanat de région (CMAR).

Les délégué·e·s ont validé la résolution proposée en séance pour agir et faire réviser les conditions d’exercice des mandats des élu.es de la commission paritaire locale de région.

Retrouver le niveau de formation antérieur pour les agents

Depuis la mise en place du CPF monétisé (compte personnel de formation) et la disparition de la commission paritaire nationale des formations (CNPF) dans le réseau des chambres de métiers, les droits en matière de formation individuelle se sont considérablement réduits. La nouvelle mandature devra agir pour permettre aux agent·e·s de retrouver un niveau de formation comparable à celui qu’ils·elles avaient avant la mise en place du CPF et la disparition du CNPF.

Améliorer les relations avec nos forces syndicales dans les territoires

Le congrès a décidé d’accentuer la cohésion avec les territoires, de renforcer les formations internes du syndicat et d’accentuer les échanges avec les délégué·e·s syndicaux·ales (DS). Le Syndicat national doit pouvoir répondre aux sollicitations des adhérents et de leurs représentant·e·s.

Accroître les actions juridiques

Le nombre d’agent·e·s se trouvant en conflit avec l’employeur est en constante augmentation dans le réseau. Le SNCA-CGT devra être beaucoup plus présent localement pour dénoncer les entorses statutaires. Il veillera à améliorer l’accompagnement dans ses actions de conseil et dans ses actions juridiques.

Déterminer la position du SNCA-CGT en matière d’alternance et d’apprentissage

Il est légitime que le SNCA-CGT soit au plus près des instances décisionnaires afin d’être force de propositions en matière d’apprentissage. Il semble aussi nécessaire de demeurer, sur ce sujet, en étroite concertation avec les différentes composantes internes de la CGT.

Le SNCA-CGT devra donc définir et communiquer au cours de la prochaine mandature sa position en matière de politique générale sur l’alternance et d’apprentissage. Il agira aussi pour faire de la gratuité de la formation par apprentissage pour les apprentis et leur famille, une priorité.

Un congrès fraternel

Lors de ce congrès le SNCA-CGT avait invité un certain nombre de personnes. Le Congrès se tenait à Bordeaux et c’est tout naturellement que l’UD de gironde a été invité pour venir partager un moment de confraternité. Le Syndicat a aussi pu recevoir des représentantes de sa fédération, la FERC.  Patricia DOCAIGNE et Charlotte VANBESIEN ont pu ainsi assister aux échanges des congressistes.  Pascal RAPIN, le dessinateur attitré du SNCA-CGT était lui aussi présent au titre de sa contribution au sein du syndicat. 

Une nouvelle équipe dirigeante pour le SNCA-CGT

Enfin, ce congrès de Bordeaux a aussi été le passage de  » témoin « , entre la commission exécutive nationale (CEN) sortante et une nouvelle équipe qui s’est enrichie de nouveaux membres. C’est en tout 11 personnes qui composent désormais l’équipe dirigeante du syndicat :

Compositions de la nouvelle commission exécutive nationale (CEN):

Pierrette BARDEY ; isabelle BEXIGA ; Antoine COUSSEAU ; Robert BARERRO ; Patrick DOSSEUL ; Cédric DUMON ; Sylvain CHALLAN BELVAL ; Isabelle MATILE ; Yann NIVET ; Elsa SANCHEZ ; Simon TOUCHES 

Le Bureau National :

Secrétaire général : Sylvain CHALLAN BELVAL                     

Trésorier administrateur :  Cédric DUMON

Responsable à l’organisation : Yann NIVET    

Composition de la Commission Financière de Contrôle (CFC) est quant à elle composée de :

Guy DAIME, Delphine LE GUILLOU, Guillaume LUCAS

Un congrès basé sur les valeurs de la CGT

Le 4ème congrès fut l’occasion pour le SNA-CGT de porter plus que jamais ses valeurs de solidarité, de fraternité et de justice sociale et il compte prouver par ses luttes et son discours qu’un autre monde est possible.

Les trois prochaines années de mandature seront pour le syndicat des consulaires riches avec des luttes à mener, des positions à prendre et des objectifs à atteindre tant sur le plan local que sur le plan national… La situation actuelle, comme l’a fait remarquer le nouveau secrétaire général, exige plus que jamais un engagement collectif et solidaire. Le SNCA-CGT a réaffirmé son engagement aux côtés des personnels des Chambres de Métiers et l’Artisanat pour défendre, avec eux, leurs intérêts et leurs conditions de travail