CPN52 du 24 octobre 2022 – « Dégel » du point d’indice ? Pourtant l’ère glaciaire continue !

Après le boycott de la commission paritaire nationale 52 de juillet où la CGC avait annoncé son absence et où les organisations SNCA-CGT et CFDT, avaient claqué la porte, les président·e·s de CMA France ont enfin rompu, ce 24 octobre, avec le chantage au vote « package », imposé en CPN56 (dégel de la valeur du point conditionné à la mise en place des primes d’objectifs).

C’est sous la présidence de monsieur Bruno GEERAERT, représentant de la Ministre en charge de l’Artisanat, madame Olivia GRÉGOIRE, que la CPN52 s’est réunie. Comme à l’accoutumée les organisations syndicales ont pu s’exprimer. Le SNCA-CGT n’a pas manqué l’occasion d’interpeller une fois de plus le ministère de tutelle et le président de CMA France sur la situation des personnels.  

Liminaire du SNCA-CGT

Au premier point de l’ordre du jour la question épineuse de l’augmentation de la valeur du point.

Ordre du jour de la CPN52

MERCI PATRON !!!

Après 12 années de disette, la valeur du point d’indice qui sert à calculer le salaire brut des agents des chambres de métiers va donc augmenter de 3.64%. Evidemment, ces quelques dizaines d’euros supplémentaires sur les fiches de paie sont les bienvenues, pour autant peut-on dire « MERCI PATRON »…!

Quand on sait que les salaires dans les CMA sont gelés depuis 2010, que le niveau des rémunérations est de 13 à 20% sous le marché, que les perspectives de carrière sont quasi inexistantes et que les prix à la consommation ont augmenté de 5.8% sur un an, il n’y a pas de quoi se réjouir.

L’ÈRE GLACIAIRE CONTINUE

Pour le SNCA-CGT, le compte n’y est pas ! Ce premier pas à mettre au crédit des luttes des personnels et de leurs représentants, reste largement insuffisant au regard des pertes cumulées de pouvoir d’achat et de l’inflation inédite que subit le pays.

Certes, la valeur du point d’indice augmente, mais les agent·e·s auront malgré tout une baisse nette de leur pouvoir d’achat pour la treizième année consécutive.  

LE CARTON PLEIN DES EMPLOYEURS

Le manque de cohésion entre organisations syndicales fait le jeu des employeurs. Hormis d’avoir cédé sur le vote « package », les employeurs ont obtenu en CPN52 la validation de l’ensemble des mesures inscrites à l’ordre du jour et notamment l’instauration au statut des primes d’objectifs et du dispositif de rupture conventionnelle (mesure qui n’a même pas été discutée et négociée en CPN56). A chaque commission paritaire nationale CMA-France avance ses pions et mets en échec ses « partenaires » sur les questions cruciales.

LA POSITION DU SNCA-CGT

Lors de la séance, le SNCA-CGT a voté favorablement la hausse de la valeur du point d’indice, l’indice minimum à 325 points, la prime de précarité pour les agents·e·s en CDD de moins d’un an, les indemnités de mission (avec accord préalable de l’agent·e), la protection des élus des commissions paritaires locales et la mise en place de négociation annuelle obligatoire sur les rémunérations, pouvoir d’achat et carrière.

Il s’est abstenu sur les indemnités de remplacement et la rupture conventionnelle.

Concernant l’introduction au statut des primes d’objectifs chiffrés, le SNCA-CGT a voté contre

Positions détaillées du SNCA-CGT

LES OPPORTUNISTES

Lors de la séance de lecture des liminaires, en début de réunion, une organisation n’a pas ménagé sa peine pour se gonfler le gosier et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne doute de rien…Dans son propos cette organisation s’octroie tous les lauriers du dialogue social et laisse penser qu’elle a permis de mettre fin à la cure d’austérité imposée par les employeurs. Depuis les dernières élections, cette organisation manie l’effet de vérité illusoire comme personne et à vouloir construire sa petite « success story » à coup de communications biaisées, elle oublie que la réussite des luttes sociales se fait rarement sans les autres.

Le résultat du dialogue social national n’est pas de nature à crier « victoire ». D’une part, compte tenu du contexte actuel, les président·e·s étaient dans l’obligation de revoir leur politique salariale et de dégeler le point d’indice et une CPN52 se devait d’être programmée pour pouvoir valider la hausse du point d’indice, d’autre part le niveau de la hausse accordée (3.64%) ne couvre même pas l’inflation (5.8%) et à l’échelle des 12 années de gel des salaires, il faut un microscope pour apercevoir l’augmentation.

Il est surtout regrettable que les organisations syndicales qui étaient en position de force n’aient pas réussi la cohésion syndicale que le SNCA-CGT appelait de ses vœux.  Les dissensions entre syndicats ont servi en premier lieu les intérêts des employeurs. L’adage : « diviser pour mieux régner » prend ici tout son sens !

Il faut que ces opportunistes comprennent qu’à force de vouloir tirer les marrons d’un feu qui n’est pas le sien, ils alimentent la désunion et desservent les intérêts des personnels.  On ne peut que les inciter à se recentrer sur l’essentiel plutôt que de se regarder le nombril ; à bon entendeur .. !

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