Appel du Congrès de la FERC-CGT

9 décembre 2016


 

L’année 2016 a été marquée par nos luttes d’ampleur, privé et public ensemble contre la loi « Travail ». La CGT avec FO, FSU, Solidaires, UNEF, FIDL et UNL revendiquent l’abrogation de cette loi. La CGT poursuit avec les salarié-es et les jeunes le combat contre sa mise en place dans les entreprises et conteste sa légalité devant l’Organisation Internationale du Travail. Après avoir attaqué le Code du Travail, les gouvernements veulent démanteler le statut général des fonctionnaires : transfert de fonctionnaires d’État à la territoriale voire licenciements ; remise en cause des garanties d’emploi et de carrière, arrêt des recrutements, et développement généralisé du travail précaire…

La signature du traité de libre échange entre l’Union européenne et le Canada (CETA) créerait un marché unique qui ne pourrait que dégrader une législation sociale déjà fortement attaquée. En prônant la libéralisation du service public, ce traité généraliserait le dumping social et accentuerait les dégradations des conditions de travail et d’emploi.

Derrière le statut général des fonctionnaires, les gouvernements remettent en cause les missions de service public : marchandisation, transfert des missions de l’État aux régions, privatisation, arrêt programmé des missions purement et simplement.

Tout cela se fait au détriment des usagers et des conditions de travail des personnels.

Dans les secteurs de l’Éducation, de la Formation, de la Recherche, de la Culture :

• l’objectif aujourd’hui est d’enlever la Formation Professionnelle initiale du ministère de l’Éducation Nationale, pour la transférer aux Régions. Ce serait un incroyable retour en arrière, remettant la formation professionnelle et des centaines de milliers de jeunes sous la coupe du patronat local. Cela se traduirait également par une attaque directe contre le statut des professeur-es de lycée professionnel. Pour les personnels de l’AFPA, c’est aujourd’hui la pérennité de leur mission de formation continue pour adultes qui est menacée.

• Dans l’Enseignement initial, c’est sans réel contrôle et au mépris de la laïcité que le MEN laisse se développer en toute autonomie l’Enseignement privé sous contrat très majoritairement catholique. Les personnels, agents publics et de droit privé, en sont les premières victimes.

• La Recherche et l’Enseignement Supérieur subissent une régionalisation (ComUE et fusions d’établissements) qui déstructure leurs missions nationales et leurs établissements. Par ailleurs, le financement de la recherche sur projets couplé à la diminution drastique des budgets récurrents asservit la recherche publique aux intérêts du capital.

• La Culture subit une marchandisation de ses missions. Le Ministère de plein exercice, que nous revendiquons, est amputé par les baisses de crédits et par les délégations de compétences ou dépecé par les préfets.

Leurs soi-disant « réformes » visent à nous faire retourner au début du XXème en détruisant les conquêtes sociales, notamment celles de 1936 et 1945. Aujourd’hui, il n’y aurait plus de moyens pour la Recherche, l’Éducation, la Culture ? Alors que des milliards de financements publics (CICE, CIR…) sont donnés à bon compte au patronat, sans création d’emplois, sans investissements ni développement de la recherche. Dans le même temps, sont annoncés des centaines de milliers de suppressions d’emplois publics et privés, des augmentations de temps de travail sans rémunération (travailler plus pour gagner moins !), un nouveau recul de l’âge de départ en retraite, …

Les salarié.es se battent contre ces politiques dans tous les secteurs : elles et ils luttent contre la réforme des rythmes scolaires et la réforme du collège, contre la sortie des lycées de l’éducation prioritaire, contre la mise en place d’une évaluation / management des personnels qui va de pair avec le pouvoir renforcé des chefs d’établissements, contre le contrôle de carrière des enseignant-es- et chercheur-euses, contre les primes au « mérite » (RIFSEEP…), pour la fonctionnarisation des personnels ouvriers des CROUS sans perte de salaire ni d’acquis, pour défendre une culture et une éducation populaires au service du plus grand nombre, pour l’augmentation des salaires, les créations d’emplois, la résorption de la précarité…

En remettant en cause toutes nos conquêtes sociales, en mettant en place des politiques sécuritaires et anti-démocratiques (état d’urgence, criminalisation de l’action syndicale, usages répétés du 49-3), les gouvernements Hollande favorisent la montée des idées de l’extrême droite. L’affichage social du Front National ne doit pas tromper le monde du travail : il développe une politique pro-patronale qu’il applique déjà partout où il est élu. Ce parti porte des valeurs aux antipodes de celles défendues par la CGT et a comme objectif de casser le mouvement syndical.

Le projet de société des forces réactionnaires va à l’encontre des valeurs de démocratie, de lutte contre toutes formes de discrimination et du projet de transformation sociale et d’émancipation porté par la FERC-CGT.

La politique libérale des différents gouvernements Hollande sert de marchepied à Fillon. Dans son programme de surenchères anti-sociales, l’ancien premier ministre de Sarkozy propose d’aller encore plus loin, avec l’annonce de la suppression de 500.000 emplois publics, de la privatisation de la Sécurité Sociale, de la casse de l’Éducation nationale…

Dans une telle situation, les salarié-es ne peuvent compter que sur leurs propres forces et sur leurs mobilisations pour faire valoir leurs revendications.

Quelle que soit l’issue des élections à venir, nous nous acheminons vers des chocs majeurs. Il faudra défendre nos droits et préserver un service public au bénéfice de toute la population. Les délégué-es au 12ème congrès de la FERC-CGT considèrent qu’une riposte d’ensemble est nécessaire et urgente. Elles et ils appellent les personnels de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de la Culture à s’associer dès maintenant à toutes les actions qui s’inscrivent dans la continuité de la mobilisation pour l’abrogation de la Loi « Travail ». Une échéance immédiate est d’assurer le succès du vote CGT aux élections TPE (du 30 décembre 2016 au 12 janvier 2017), où les salarié-es pourront confirmer leur refus que l’accord individuel d’entreprise se substitue aux accords collectifs de branche.




12ème CONGRÈS DE NOTRE FÉDÉRATION : LA FERC

Notre syndicat est rattaché à une fédération, la FERC, dont le 12eme congres va se tenir du 5 au 9 décembre prochain. Vous trouverez ci dessous en téléchargement le document préparatoire de ce congrès.

 

Pour télécharger le document du congrès

Un congrès pour construire et pour gagner

 

basireLa période qui s’achève a été particulièrement difficile pour le monde du travail. Après des années de libéralisme sous la houlette d’une droite décomplexée, les espoirs mis par une majorité de salarié-es et retraité-es de nos champs dans le changement politique de 2012 ont été vite déçus.

De mesures d’austérité en Pacte dit de « responsabilité », de contre-réformes en demi-mesures, chacun de nos champs professionnels a été concerné par une politique 100% alignée sur les exigences du MEDEF.

Les libertés syndicales et politiques elles-mêmes sont remises en cause. L’Education, la Recherche et la Culture n’ont pas échappé aux logiques libérales : c’est la porte ouverte aux firmes marchandes et commerciales animées par des logiques de profit. Notre syndicalisme a aussi été secoué par des crises internes difficiles à surmonter d’autant qu’elles se déroulaient en même temps que des élections professionnelles dans lesquelles était impliquée la majorité de nos militant-es. Notre fédération, par son attitude responsable, se félicite d’avoir apporté sa contribution à la réussite du congrès confédéral et aux dynamiques revendicatives fortes de ces derniers mois.

Dans ce contexte, riche de ces expériences, nous préparons le 12e congrès fédéral. Nous aurons à débattre du rapport d’activité présenté par la direction fédérale, de nos orientations dans un texte présenté en trois parties. Ces réflexions ne seront pas déconnectées des luttes qui sont programmées dès la rentrée au niveau professionnel ou interprofessionnel.

Nous restons à l’offensive pour résister, pour proposer et revendiquer, pour rassembler et pour gagner.

Nous avons à améliorer notre qualité de vie syndicale et toute notre réflexion sur « l’outil » n’a de sens que si nous répondons mieux aux attentes des syndiqué-es et des salarié-es dans leur ensemble. La construction d’un syndicalisme interprofessionnel de lutte, de masse et de classe dans l’Education, la recherche et la Culture est plus que jamais indispensable pour gagner sur nos revendications, pour ouvrir une perspective de transformation sociale.

Le 12e congrès doit être l’occasion de croiser les réflexions des syndiqué-es de tous nos secteurs, du public comme du privé, de les rassembler dans une dynamique de luttes efficaces et victorieuses.

Hervé BASIRE, Secrétaire général de la FERC

 




Les repères revendicatifs de la FERC

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Interessante publication sur les repères revendicatifs définis par notre Fédération.

En page 19, la fiche 3 qui concerne les CFA et les CMA.

 

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